Carine Monge, Fitness Girl
Bonjour Carine, Pourrais-tu te présenter à nos lectrices et lecteurs ?
Bonjour à tous. Je tiens d’abord à vous remercier de l’intérêt et de la confiance que vous me témoignez au travers de cet article.
Je m’appelle Carine Monge, j’ai 50 ans, je suis l’heureuse maman de 2 beaux garçons, l’aîné de 24 ans est un artiste qui s’épanouit entre la musique et la photo et le cadet de 21 ans est un grand sportif qui se destine à devenir coach.
J’ai le bonheur d’enseigner le yoga, une discipline des plus accomplies dont j’utilise les fondamentaux pour une remise en forme de mes élèves aussi complète que bienveillante. J’adore observer que mes cours deviennent pour eux un entretien physique et mental addictif !
Parle-nous un peu plus de ton parcours ?
Fille d’un professeur de golf, le sport a toujours fait partie de mon éducation et il a continué à être le partenaire indispensable à mon bien-être tout au long de ma vie.
Les sciences naturelles étaient ma matière préférée, admirative de la beauté de la nature et passionnée par la magie du corps humain. Mon intention première était de devenir kinésithérapeute spécialisée dans le sport mais mes parents en ont décidé autrement, ce n’était pas un métier pour une femme…
J’ai eu la chance d’être GO au Club Med pendant les vacances d’été au cours de mes études de commerce. Et ça a véritablement été mon expérience la plus épanouissante. J’ai non seulement goûté au plaisir d’enseigner le golf, mais surtout révélé mon bonheur de n’avoir comme priorité que le bien être et le sourire des clients. Il ne m’a pas été autorisé d’y construire ma carrière et j’ai donc enfoui en moi ce rêve d’avoir un jour un Club à moi où je recevrai mes clients pour partager avec eux des moments suspendus de plaisirs autour du sport et du bien-être, du mieux-vivre.
Et si la vie en a décidé autrement, j’ai tout de même travaillé principalement dans des golfs en tant qu’assistante de direction responsable de l’accueil et donc du sourire de mes clients sportifs.
Comme pour beaucoup, le confinement a été une période de questionnements, une période suspendue que j’ai mise à profit pour donner sa chance à mon rêve enfoui depuis 30 ans : devenir coach sportif. Au regard de mes capacités, mon professeur de yoga m’a proposé une formation d’enseignante dans laquelle je me suis engagée pleinement. J’ai eu l’honneur de finir major de ma promotion. Fraîchement diplômée, j’avais besoin de me légitimer pour oser monnayer mon enseignement. J’ai donc commencé par du bénévolat. Devant l’enthousiasme des pratiquants qui me demandaient d’autres créneaux, j’ai commencé à proposer des cours en extérieur. Et c’est ainsi que j’ai ouvert le nouveau chapitre de ma vie.
« Ce qui t’est destiné, trouvera le moyen de te rejoindre » Hester Browne.
Un petit focus sur le Yoga. Quels en sont les bénéfices ?
Avant de parler des bénéfices, c’est quoi en fait le yoga pour vous ? Une gymnastique douce ? La zen attitude pour lutter contre le stress ambiant ? De l’acrobatie esthétiquement parfaite pour développer ses followers sur les réseaux sociaux ? Une dérive sectaire pour les misanthropes ?… je pense que dans la confusion moderne de l’exploitation commerciale du yoga, un peu de clarté sur ce qu’est le yoga pourra intéresser nos lecteurs.
A l’origine, le Yoga est une philosophie millénaire venue d’Inde qui cherche la délivrance des souffrances liées à la nature humaine en trouvant l’union avec notre nature divine. Sacrée ambition ! Pour ce faire, le Yoga postural avait pour seul objectif de préparer le corps et le système nerveux à l’immobilité en créant la souplesse, la force et l’andurance nécessaires pour permettre à l’esprit de rester calme pendant la méditation. Tout ça pour ça, sacrée déception, non ?
Mais les Maîtres Yogis du XXème siècle ont compris combien les Occidentaux étaient persuadés de trouver le bonheur à l’extérieur alors qu’il est essentiellement le fruit d’une attitude intérieure. Ils sont donc intelligemment passés par le corps comme messager tangible pour les ouvrir à leur enseignement. Ils ont développé une discipline posturale qui a su s’adapter aux besoins de notre société moderne en la déclinant en plusieurs systèmes reproductibles (d’où les différents styles de yoga comme l’Ashtanga, le Hatha, le Vinyasa, le Yin… etc) grâce auxquels chacun peut y trouver la réponse à ses besoins. L’efficacité de cette discipline pour prendre soin de son corps et de son mental a rapidement eu un succès mondial qui ne fait que commencer ! Voilà pour la brève histoire.
Maintenant, pourquoi pratiquer le Yoga ?
Pour toutes les raisons que vous pourriez imaginer ! C’est LA discipline la plus plus complète, la plus bienveillante, la plus efficace, la plus complémentaire à toute autre, qui vous permet de travailler renforcement, tonification, mobilité articulaire, souplesse musculaire, équilibre, endurance, respiration, concentration, qui peut aussi bien canaliser votre énergie débordante comme revivifier un organisme épuisé, qui s’adapte à tous les âges, à toutes les morphologies, à toutes les pathologies, qui vous fait autant de bien au corps qu’au mental, qui s’imprègne sur votre tapis mais qui fait aussi écho dans votre quotidien.
Et j’ai envie de vous retourner la question : pourquoi ne pas pratiquer le Yoga ? J’entends souvent comme réponses :
« Je n’ai pas le temps » : Mais le yoga peut se pratiquer en une dizaine de minutes par jour et ne vous prend pas de temps mais vous en donne ! La vie n’est que du temps qui vous est offert. C’est une question de priorités. Et si vous n’êtes pas votre priorité au moins 10 mn par jour, vous passez à côté de votre vie…
« C’est trop mou »: Essayez un cours avec moi et on en reparle après ! Au delà de l’enseignant, c’est vous qui pouvez en plus décider de l’intensité que vous voulez mettre dans votre pratique en prenant les options adéquates.
« Je suis trop raide » : Alors là c’est comme si vous me disiez que vous étiez trop sale pour prendre une douche ! C’est bien parce que vous souffrez de cette raideur que vous devez travailler à faire plus de place dans votre corps !
Bref essayez ! Le Yoga vous amène d’un état dissolu à un autre plus cohérent, physiquement et mentalement. En développant force, souplesse et équilibre vous développez confiance, patience et résilience. Je vous promets une belle expérience dans votre corps sur votre tapis et même dans votre vie en dehors de votre pratique.
Mais comment débuter le yoga ?
On débute tout simplement en ouvrant la porte d’un cours de yoga, et pour reprendre le slogan d’une pub bien connue : Venez comme vous êtes ! Sans a priori, sans complexe, sans exigeances, en vous laissant porter par les directives de l’enseignant et par votre respiration. Mettez votre corps en mouvement en vous centrant, en observant, sans jugement, vos tensions ou même vos blocages, vos faiblesses mais aussi vos forces en essayant de comprendre ce qu’elles traduisent de vous. Enracinez-vous, centrez-vous. Accordez-vous ce moment avec vous, face à vous, en vous. Connaissance de soi et pratique de Yoga sont intimement liées. « La personne qui pratique lit le livre de sa vie en même temps qu’elle l’écrit et le corrige » disait BKS Iyengar. Et surtout savourez votre bien-être profond après chaque pratique.
Mais par quel yoga commencer devant la multitudes de noms barbares ?
Le Hatha va vous permettre d’apprendre les postures, de les ressentir et de les comprendre parce que vous y rentrer par un chemin précis et y rester plusieurs respirations pour en laisser infuser tous les bienfaits physiques et énergétiques. Ne vous méprenez pas, la lenteur exerce la puissance…
Le Vinyasa vous apportera tous les plaisirs de sa fluidité de mouvements portée par la respiration.
L’Ashtanga sera plus exigeant physiquement avec la répétition d’une série bien précise pour arriver à sa maîtrise et à son approfondissement.
L’Iyengar sera la pratique de ceux qui cherchent un yoga presque thérapeutique avec des alignements parfaits grâce au recours d’accessoires (sangles, blocs, chaises, poids…etc)
Le Yin a pour objectif d’atteindre les fascias grâce à des étirements très profonds mais très progressifs, l’efficacité étant liée au fait que chaque posture est tenue très longtemps (jusqu’à 10mn) dans un total lâcher-prise.
Selon votre état, vos besoins, votre humeur du jour, pratiquez le yoga qui vous fait du bien, qui vous apporte l’énergie qui vous rééquilibrera. Apprenez à écouter votre corps. Si vous êtes énervé, recentrez votre énergie qui part dans tous les sens, si vous êtes épuisé rechargez-vous avec des postures régénaratrices et une respiration profonde, si vous avez des douleurs c’est certainement le signe de nœuds énergétiques qui appellent une mobilisation lente et profonde.
Pratiquer le Yoga n’est pas tant ce que vous faites que comment vous le faites, c’est-à-dire en conscience et en harmonie avec la respiration. Soyez présent au mouvement, ou à l’immobilité, mais soyez présent à vos ressentis, à vos sens, à vos émotions, à la vie en vous. Le Yoga va vous apprendre comment développer un corps sécurisant indispensable à un mental serein.
Comment as-tu découvert ce sport ?
Côté rencontre avec le Yoga, il est évident qu’on ne participe pas à son premier cours par hasard mais pour y trouver la solution à un problème : stress, fatigue, douleurs, raideurs… c’est même devenue une discipline recommandée par beaucoup de médecins ! Malheureusement en Occident, nous nous préoccupons en général de notre santé seulement lorsqu’elle décline. Nous n’avons pas l’intérêt ou la capacité de rester à l’écoute des messages de notre corps (mal-a-dit) jusqu’à ce qu’il crie. Et j’en parle en toute connaissance de cause.
Née pour redonner de la vie à une famille qui avait perdu un enfant, je me suis perdue et épuisée à cause d’un fonctionnement de sur-adaptation tourné vers les autres, protecteur au départ mais devenu destructeur. Par le sport, je me fabriquais une armure et apprenais à supporter la douleur. Mon taux de cortisol augmentait pour m’anesthésier. J’ai toujours tenté de faire taire mes multiples dérèglements somatiques grâce aux médicaments et aux thérapies : aménorrhée, spasmophilie, dépression, prise de poids, problèmes digestifs, insuffisance rénale, tachycardie… j’ai perdu le sommeil, mon corps ne sachant plus se mettre au repos et mon mental étant dans le bruit permanent de mes pensées accablantes. J’ai perdu toute envie n’étant plus vraiment en-vie. Spirale délétère jusqu’à ce que mon corps me réclame assez violemment de le traiter autrement en me criant un grand stop. A 40 ans, le verdict de spondylarthitrite ankylosante tombe, une maladie dégénérative qui pouvait devenir très handicapante, voir paralysante. Moi, l’hyperactive qui faisait du sport tous les jours pour vider ma colère et andurcir mon corps à la douleur, je retournais mon système immunitaire contre moi et devenais prisonnière de mon corps qui passait de carapace à prison.
J’ai donc dû adoucir mes activités sportives ; je ne pouvais plus faire mal à mon corps, c’est lui qui me faisait souffrir. J’ai ainsi découvert des concepts que je pensais jusqu’alors inutiles physiquement ou réservés à plus agés. Mais rapidement, la résignation s’est transformée en réel plaisir. Et le cours de yoga du dimanche soir est passé du statut de récupération active à activité essentielle pour devenir le moment, mom moment primordial de la semaine. Je laissais mon corps s ‘exprimer. J’ai appris à l’écouter, le respecter, en prendre soin et l’épanouir. Et le corps ne ment jamais. Les expressions populaires nous le disent : se faire de la bile, se mettre la rate au court bouillon, le savoir avec ses tripes, en avoir plein le dos…etc. Il est notre meilleur allié pour renouer une relation saine à son existence. C’est vraiment le yoga qui me l’a fait comprendre, ressentir et vivre. Alors que toutes les thérapies orales classiques avaient échoué, que le travail du mental avec le mental était mission impossible, que les mots n’ont jamais calmé mes maux, le Yoga a été une véritable révélation, une thérapie psychocorporelle formidable, le médiateur magique entre mon corps et mon mental. Aujourd’hui, je peux non seulement me réjouir d’avoir arrêter l’évolution de la maladie sans aucun traitement mais en plus d’avoir à 50 ans un corps en forme comme il ne l’a jamais été et un mental à toute épreuve.
Quelle est la philosophie de vie qui se cache derrière ? Et comment la pratique du yoga peut-elle affecter le bien-être mental ?
Yoga en sanskrit signifie « lien, unir » ; lien entre le corps et l’esprit, le mouvement et la respiration, l’effort et le lâcher-prise, l’énergie masculine et l’énergie féminine, le soi et le tout… Une démarche complète en Yoga est en fait un cheminement au travers de 8 étapes pour passer d’un état dispersé soumis aux souffrances physiques et aux dictats du mental, vers un état harmonieux de plénitude, de liberté, de connaissance et de réalisation de soi. Les exercices physiques, le yoga postural appelé asana, n’en est que le 3ème pilier.
Avant de pratiquer, il faudrait être capable d’observer les yamas, règles des relations aux autres que sont la non-violence, la vérité, l’honnêteté, le contrôle des sens, la non-attachement et les niyamas, les règles à observer vis-à-vis de soi-même que sont l’hygiène, le contentement, la discipline, l’étude et l’abandon à ce qui est supérieur. Mais ces conditionnements dits primordiaux s’appliquent forcément dans une bonne pratique et sont intimement liés à son efficacité et à sa profondeur.
Les piliers suivants sont la respiration appelé pranayama, c’est-à-dire l’expansion de l’énergie vitale, dharana, le retrait des sens, dhyana, la concentration et samadhi, l’éveil suprême. Là encore, un bon enseignement, même occidental, intègre ces niveaux d’expansion de la conscience dans la pratique physique.
En fait, vous l’avez maintenant compris, le yoga postural nous parlent de l’intelligence du corps, de notre nature psycho-corporelle. « La personne qui pratique le yoga lit le livre de sa propre vie en même temps qu’elle l’écrit et le corrige » : BKS Iyengar. Et même si pour la plupart des occidentaux le pilier des asanas, donc les postures, est le plus accessible parce qu’il s’adresse au corps, la science du yoga correctement enseignée vous amènera à une état de santé corps-esprit harmonieux.
La définition la plus prometteuse de asana, posture en sanskrit, est la suivante : « Etre fermement établi dans un espace heureux ». J’aime cette idée de force tranquille, d’énergie vitale qui ne s’épuise plus dans des combats mais s’épanouit dans la sérénité. Je souffrais depuis ma naissance de mécanismes de survie dont j’apprends à me déprogrammer des automatismes devenus délétères grâce aux fondamentaux du yoga. La magie opère quand vous réalisez que les bienfaits du Yoga transcendent la pratique sur le tapis. Le travail d’endurance musculaire devient énergie, celui de souplesse devient adaptabilité et celui d’équilibre devient sérénité inébranlable ; les ingrédients de la résilience. En fait, c’est le contraire de la somatisation dans la mesure où c’est le corps qui imprègne le mental. Et quand on apprend que le corps envoie 4 fois plus d’informations au cerveau que le cerveau au corps, on comprend pourquoi la conscience de l’état interne du corps, sa gestion, son renforcement, son ouverture a un effet si puissant sur le mental.
La mémoire de notre vécu est tout autant inscrite dans notre cortex que dans les cellules de tout notre corps. Elles gardent en elles cette mémoire vibratoire qui conditionne notre physiologie et qui refait surface à chaque situation qui la réactive de façon réflexe. Le corps porte notre histoire, notre identité et le reflet de notre rapport au monde. C’est pourquoi le corps est pour moi la pierre angulaire de la qualité de vie et le Yoga postural LA discipline pour son alignement et son épanouissement. Dans la sécurité de la bulle de votre tapis, vous apprenez à vous connaître, à vous maîtriser, à traverser des moments d’inconfort que vous savez éphémères et dans lesquels vous trouvez les adaptations, sans compétition, sans jugement. Vous dépassez des limites que vous pensiez infranchissables, simplement avec la bienveillance, la discipline, la persévérance et la confiance que vous vous êtes accordées. De même que la lenteur exerce la puissance, l’intériorisation engendre le rayonnement.
Aurais-tu quelques conseils pour nos lecteurs ?
Nous connaissons et entretenons parfois mieux notre voiture que notre corps. Pourtant est le véhicule dans lequel vous voyagerez toute votre vie. Et il est juste merveilleux. Conduit avec bienveillance et gratitude, il dispose de toutes les options pour se réguler, s’adapter à toutes les situation et se réparer. Il vous faut par contre le connaître, apprendre à l’utiliser de façon optimale et lui apporter l’énergie dont il a besoin mais aussi les soins qu’il mérite.
Pour se faire, soyez un peu curieux d’anatomie et écoutez votre corps. Comment prendre soin de quelque chose dont on ne connait pas le fonctionnement ou de quelqu’un qu’on ne comprend pas ?
Ensuite, utilisez votre corps, il a été brillament conçu pour bouger. Le mouvement c’est la vie ! Mais bougez et respirez en conscience. Sentez sa force, mobilisez vos articulations, faites circuler l’énergie en vous, faites monter la chaleur, savourez chaque respiration. Honorez la vie en vous !
Enfin, nourrissez-le en fonction de ses besoins, mais ne mangez pas vos émotions.
Ah, les émotions ! Sans corps, l’esprit est privé de vie. Sans esprit, le corps est privé de sens. Pour garantir le lien existentiel entre ces deux parties de l’être existe un langage mi-corporel, mi-psychique, celui des émotions. Sur le plan physiologique, une émotion est un mouvement d’énergie qui émane dans le corps, ou une région du corps, via le système sensoriel, neurologique et endocrinien, à partir d’un stimuli extérieur ou intérieur s’il s’agit d’une pensée. Sur le plan de l’étymologie, la racine provient du latin motio qui signifie mouvement. L’idée de mouvement a toute son importance car une émotion doit circuler alors que malheureusement nous avons appris à la retenir et à ne pas l’exprimer. « N’aies pas peur, ne pleure pas, ce n’est pas bien de te mettre en colère… ». L’émotion est devenue quelquechose de néfaste dans l’inconscient collectif. Au lieu d’apprendre à l’accueillir, nous avons appris à la refouler. Mais ce qui était néfaste pour la société est devenu toxique pour l’individu. Cette énergie qui ne circule pas, ne s’exprime pas, stagne et s’imprime en tensions physiques plus ou moins graves, profondes et nuisibles. Faute de savoir accueillir nos émotions à temps, il nous appartient donc de prendre soin de notre corps qui nous parle, crie parfois, et de ne pas laisser s’installer des tensions qui pourraient mener à la rupture. Sur le plan psychologique, une émotion qui se grave, guide nos actions, forge notre humeur, puis notre caractère pour devenir notre personnalité et finit par transformer notre réalité.
C’est le fondement du Yoga postural : recréer le lien avec nous-même. Les asanas nous recentrent, nous réalignent, nous resolidarisent. Elles étirent autant qu’elles renforcent nos muscles, ouvrent nos articulations, solidifient nos appuis, massent nos viscères, amplifient notre capicité respiratoire et libèrent nos blocages. L’effet est décuplé s’il on nourrit notre pratique d’une intention. C’est pourquoi mes cours sont toujours construits autour d’une thématique physique et une symbolique énergétique. Je les aborde toujours avec une intentionnalité, non pas dans le sens d’un objectif précis, mais plus d’un vœu pour mettre en cohérence nos ressources conscientes et inconscientes, pour que chaque mouvement sur le tapis prennent un sens et un pouvoir supplémentaire.
Enfin, je finirai par le maître mot qu’est la discipline, en essayant de transformer lles associations négatives de privation, force, ou punition qu’elle peut susciter pour le plus grand nombre d’entre nous. C’est pourtant au contraire le plus beau cadeau qu’on puisse se faire. Elle est derrière toute intention positive, derrière tout élan de vie qui pallierait à un manque de motivation. C’est le plus beau cadeau que l’on puisse se faire. Elle est avant tout bienveillante et enracinée dans l’amour de soi : « Je me donne cela parce que c’est bon pour moi, je me respecte et je le mérite ». C’est agir avec le sens profond de faire exactement ce qui nous est nécessaire. C’est aussi se souvenir de ce que l’on veut.
Cette auto-discipline en Yoga se nourrit de trois règles impérieuses : la patience, la persévérance et la confiance. A méditer!
Quels sont les 5 mots qui pourraient te définir ?
Au cours d’une formation, nous avons eu l’exercice très difficile de demander à une cinquantaine de personnes de nous définir avec 5 qualités. Bien qu’il ait fallu sortir de sa zone de confort pour oser faire cette demande et en accueillir les réponses, j’avoue que la spontaneité des réponses et leur bienveillance faisait chaud au cœur. A essayer pour retrouver confiance en soi !
Il est ressorti de ce sondage que j’étais courageuse, fiable, joyeuse, bienveillante et charismatique.
Plutôt agréables comme compliments ! Le problème c’est que j’ai beaucoup souffert des défauts de ces qualités. Je me suis épuisée par trop de courage sans être capable de demander un peu d’aide. Ma fiabilité est encore trop souvent un dévouement excessif dans lequel je me perds. Mon sourire a trop souvent été un masque éducatif pour cacher des souffrances. Et ma bienveillance s’est nourrie d’une hypersensibilité dévorante. «Avec trop on se perd, avec moins on se trouve.» Mon enseignante de Yoga me reprenait toujours pour que je me limite à 80% de mes capacités. Et c’est toujours mon challenge, sortir de ce réflexe de suradaptation pour me sentir à la hauteur, légitime, aimable.
Quelle image en tant que femme quinquagénaire souhaites-tu montrer ? Et que peux-tu donner comme conseils aux femmes de ton âge ?
L’image ne s’arrête pas au corps mais à l’énergie qu’il dégage. Alors j’aimerais motiver les femmes à magnifier leur énergie. Toutes les femmes ont une force vitale instinctive formidable, les femmes de 50 ans en ont pleine conscience avec l’expérience qui leur donne ce charisme indéniable, et les femmes de 50 ans qui pratiquent le yoga magnifient cette force en feu sacré !!!
J’aimerais pouvoir montrer que les ravages de la ménaupose qui guettent ne sont pas une fatalité à juste subir. Vieillir n’est pas un supplice, c’est une chance que certains n’ont pas eu ! Mais il faut se donner les moyens de bien viellir. La connaissance de respect de soi, la confiance en soi, l’estime de soi et l’auto-discipline évoquée précédemment en sont les règles indispensables.
A cet âge, beaucoup de femmes ont encore le souci de leurs enfants étudiants ou qui se lancent à peine dans leur vie d’adultes, et commencent à avoir la responsabilité de leurs parents vieillissant. Et si la ménopause commence en plus à se manifester, il est vraiment primordial de prioriser son énergie physique et mentale pour que ce mi-parcours de notre vie ne soit pas le début de la fin mais plutôt la fin du début !
A 50 ans, on peut être au top de sa vie en terme d’accomplissements passés et de potentiel à venir. Alors ne laissons pas, ne laissons plus, la charge mentale nous épuiser physiquement. Au contraire, c’est l’âge du bilan, le temps d’une pause pour combiner à notre profit expérience et recul, maturité et clairvoyance mais aussi culot et authenticité, c’est le temps du tri pour atteindre l’évidence, continurer le chemin plus légères et nous montrer libérées des masques familiaux et sociaux.
A 50 ans, les femmes ressentent plus que jamais l’effet de leur physique sur leur vie extérieure et intérieure. Mais elles ont une force mentale bien plus résistante qu’à 20 ans . Alors, on ne lâche rien ! Les sportives de toujours vont peut-être adapter leus activités car il ne s’agit plus de faire des exploits mais de durer. Et les autres ont grand intérêt à se prendre en mains. La règle numéro 1 est de ne pas laisser son métabolisme ralentir. Et pour cela, il est impératif de garder une bonne masse musculaire. Non seulement les muscles profonds vont gainer vos articulations et maintenir une bonne pression sur vos os pour ralentir l’ostéoporose, les muscles plus superficiels vont sculpter votre silhouette, mais cette masse qu’on dit sèche, va en plu consommer beaucoup de calories même au repos. Alors du cardio oui mais à petites doses, pour stimuler votre cœur ou vous défouler, mais pas que ! Et les salades oui pour les fibres, mais pas que non plus ! Votre corps à besoin de tous les nutriments pour se maintenir en pleine forme. Les glucides vous apportent l’énergie, les lipides sont indispensables à la membrane cellulaires et régulent de nombreuses fonctions physiologiques, et les proteines sont ni plus ni moins les briques de votre organisme qu’il est en plus incapable de synthétiser. Alors nourrissez votre corps suffisamment avec une alimentation forte, c’est-à-dire variée, complète et suffisamment protéinée. Plus vous baisserez votre apport, plus votre métabolisme va s’adapter en se mettant en mode économie d’énergie. Et au moindre écart, il va en profiter pour faire ses réserves. Alors ne vous mettez pas en mode survie, bien au contraire, vivez pleinement, maintenez votre niveau d’ énergie et rayonnez !
Et surtout n’oubliez pas que « la perfection n’est une condition préalable à rien d’autre qu’à la douleur ». Danna Faulds
Tes projets, ton actualité à venir pour 2023 ?
Je garde toujours au fond de moi le désir d’avoir ma salle !
Pour l’instant, je me réjouis de voir le nombre croissant de pratiquants qui remplissent mes cours dans les salles de fitness. C’est vraiment un grand plaisir d’apprendre à des pratiquants de divers cours de fitness l’importance à bouger en conscience. Au delà des bienfaits profonds du yoga sur leur corps, ils intègrent les fondamentaux de placements, de gainage, de respiration pour une pratique plus efficace et plus sécuritaire des autres disciplines.
J’enseigne également le Pilates, très complémentaire notamment pour la force du centre du corps et la tonicité de la colonne vertébrale. Et j’ai comme nouvelle ambition de développer deux autres concepts, juste sublimes, dont je suis encore la seule certifiée dans la région : le air dancing yoga® – un mix parfait entre qigong, Yoga, Pilates et barre au sol – et Port de Bras® – alliance harmonieuse entre renforcement des muscles profond, mobilité et grâce. Fitness Park m’a déjà réservé une matinée pour présenter ces cours en exclusivité.
J’aimerais avoir plus de cours en entreprise où j’apprécie énormément constater la détente et la cohésion de groupe que ces disciplines apportent le temps de la pause.
Je regrette de ne pas avoir plus de coaching individuel. J’adore la complicité qui se crée et les progrès fulgurants que je peux observer. Mais les gens font plus facilement appel à un coach sportif qu’à une prof de yoga. Pourtant mon approche est vraiment la remise en forme, et en formes, grâce aux fondamentaux du Yoga et du Pilates ; travail complet et profond garanti !
Je vais également multiplier les stages pluridisciplinaires après le succés de mon premier sur le thème : toutes les dimensions d’être une femme. J’y ai associé le pilates, le yoga, la danse et le self-defense pour travailler le centrage, l’enracinement, la souplesse, la grâce et le respect.
C’est avec cette clientèle de personnes prêtes à me suivre en dehors des salles de fitness que j’ouvrirai peut-être la salle de mes rêves…
Tu voudrais remercier une personne en particulier ?
Non, personne en particulier. Je remercie juste la vie d’avoir mis sur mon chemin de sacrées expériences. J’ai mis beaucoup de temps à comprendre et intégrer, avec sérénité et clairvoyance, les leçons à en retirer. Mais la vie nous veut du bien et nous confronte aux challenges qui sont à la hauteur de nos capacités… Avec le temps comme ami, il s’agit de ne plus tomber à cause des pierres sur votre chemin ou de s’en servir de projectiles ou encore d’en construire des murs autour de soi, mais d’en bâtir des ponts pour réussir à traverser la vie intelligemment, avec gratitude et joie.
Pour le mot de la fin :
C’est un réel bonheur de pouvoir partager ce qu’on a eu la chance de recevoir et d’expérimenter. Loin des clichés moqueurs qu’il peut susciter chez certains, le yoga est, en toute objectivité, LA discipline holistique que nous aurions TOUS grand intérêt à intégrer dans notre quotidien. Faire de la place dans son corps et dans sa tête, mais aussi renforcer son physique et son mental, développer avec sa respiration, canaliser son attention et apprendre à faire en conscience, apprécier l’auto-discipline dans la bienveillance, développer l’endurance et la résilience, et en observer tous les échos tous les jours en dehors de son tapis … en bref être bien avec soi et en soi pour au final être mieux avec les autres et dans la vie. Vous êtes le premier être dont vous avez la responsabilité. Quelqu’un aurait dit un jour : Aime ton prochain comme toi-même. Mais on a trop tendance à oublier la deuxième partie du conseil. Alors prenez-soin de vous et vous pourrez partager le meilleur avec les autres.
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